Cuand Israël discrimine les transgenres homosexuels…
Marco Mauas
Chez nous en Israël, le mariage homosexuel est une question politique. Le 4 janvier, le parti politique de gauche Meretz, avec le MK gay (membre de la Knesset¹) Dan Horowitz, conduisit des mariages gay simulés, devant le Rabbinat Central de Tel-Aviv, en signe de protestation contre les déclarations du Rabbi Ben Dahan, du parti de droite « Maison Juive »². Ce Rabbi conservateur disait : « Tout professeur de sociologie vous dira que la base de la nation est l’unité familiale. » Cependant, on célébra le 20 janvier le premier mariage transgender. Il fut télévisé sur Canal 2.
Shabi Gatenio, président de la division politique de l’Aguda, principale organisation LGBT en Israël, déclara : « Les hommes et femmes transgenres post-opérés peuvent enregistrer leur sexe et se marier légalement avec le sexe opposé. Mais il y a un problème pour les hommes ou femmes en transition ou qui n’ont pas été opérés. Ils subissent une discrimination : ils ne peuvent pas enregistrer leur sexe (gender) légalement. L’Etat d’Israël ne leur permet pas de s’inscrire comme un couple, car le mariage homosexuel n’est pas possible ici. »
Paradoxe ? Il semble que la religion accepterait un « mariage homosexuel via post-op ». Dans son Séminaire XIX, Lacan donnait une indication : « Pour accéder à l’autre sexe, il faut réellement payer le prix, celui de la petite différence, qui passe trompeusement au réel par l’intermédiaire de l’organe, justement à ce qu’il cesse d’être pris pour tel, et, du même coup, révèle ce que veut dire d’être organe. »
Donc, qu’est-ce que c’est, « l’homo » ? De quel trait s’agit-il ? C’est un débat entre religion et science. La politique du discours courant fait comme elle peut pour s’y installer. Quelquefois, les hommes et femmes de lettres ont l’avantage de lire l’actualité sous un angle inattendu. Ainsi, très éclairante est la ponctuation de Philippe Sollers dans son Fugues.
Lui prend aussi la chose du côté des paradoxes. Il fait un parallèle entre le jugement de 1934 sur l’Ulysse, de Joyce, « considéré comme non pornographique » et Lolita. « Les éditeurs lui demandent [à Nabokov] s’il ne pourrait pas mettre plutôt un garçon, ce serait moins choquant. L’homosexualité serait moins choquante. Comme tout nous l’indique aujourd’hui, la fable de l’homosexualité comme transgression de la sexualité aboutit au conventionnalisme le plus total. […] Au nom d’une pseudo-hétérosexualité qui n’a jamais existé que dans la tête de l’homosexualité, on arrive a une cocasserie générale, ce qui est très diffèrent de la censure antérieure, mais ce qui, d’une certaine façon, revient au même. L’acte immoral par excellence, voué, parait-il, à l’échec ou au malentendu, c’est ce qui peut se passer entre un homme et une femme. »
¹ Knesset : parlement israélien.
² Maison juive : “HaBayit Hayehudi”, parti politique israélien, droite nationaliste et religieuse, dirigé par l’ancien bras droit de Benyamin Netayahou, Naftali Bennett.